LES PRIMATES
L’intertransmission homme-primates des agents infectieux est
importante et les risques sanitaires liés à une éventuelle cohabitation
enfantsinge sont élevés, surtout dans les semaines qui suivent l’adoption de
l’animal. Il faut noter, en particulier, le portage simien avéré des virus de
l’hépatite A (zoonose confirmée) et des hépatites B et C. Certaines espèces de
singes asiatiques (macaques…) sont régulièrement affectées de stomatites ou
d’angines herpétiques, dues à un herpès virus B dangereux pour l’homme (18
décès reconnus, sans doute avant l’acyclovir ! parmi le personnel des parcs
zoologiques). Les singes africains (chimpanzés…) sont parfois porteurs du virus
de la fièvre jaune et vecteurs des agents responsables de diverses fièvres
hémorragiques (Maladie d’Ebola, Maladie de Marburg). Enfin, de nombreux singes
africains sont porteurs des virus VIH1 et VIH2 (observation du Pr Simon de
Rouen).
A contrario, les singes ont une grande sensibilité vis-à-vis
des virus de la varicelle, de la rougeole et vis-àvis de la tuberculose
(zoonoses inverses).
On retiendra que les grands singes, phylogénétiquement très proches de l’homme,
sont d’autant plus dangereux, pour ce dernier, du point de vue sanitaire. Sans
compter les problèmes inhérents à leur force physique (tout primate d’un poids
supérieur à 6 kg ne peut être maîtrisé par un homme seul !).
Les primates ne doivent donc pas être considérés comme des animaux de compagnie
(13).
C’est pourquoi le législateur (arrêté ministériel du 19
juillet 2002), conscient du danger, interdit l’importation des singes, sauf
s’ils sont destinés à des zoos ou à des centres de recherches. Cette
introduction légale est toutefois soumise à un contrôle sanitaire strict :
sérologie herpès virose B négative, coproculture normale, animal indemne de
tuberculose, etc.
Mais les importations « sauvages » existent toujours On trouve ainsi, dans
certaines cités, des petits singes (ouistitis, macaques d’Afrique ou magots,
etc.) qui devraient faire l’objet d’une surveillance analogue à celle pratiquée
dans les centres de quarantaine (en particulier, une tuberculination annuelle).