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 storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2

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storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Ouuoou10

storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Uoou_o10
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MessageSujet: storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2   storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 EmptyMer Juil 27, 2011 3:35 am

2 - Origine du lapin et
domestication
(Suite)

2.1.3.
Les débuts de l'élevage en clapier

On possède peu d'informations sur le mode de gestion des garennes
et l'élevage des lapins au Moyen Âge. En effet, comme les
textes religieux, tous les textes profanes étaient manuscrits
et généralement limités aux textes juridiques et
à quelques poèmes. L'invention de l'imprimerie par Gutenberg
en 1453 et sa rapide généralisation entraîna cent
ans plus tard une très large extension des sujets abordés.
La période 1550 - 1630 vit ainsi la multiplication des traités
d'agriculture dans les différents pays d'Europe. Dans ces traités,
l'élevage des lapins (on les appelait encore connins en France)
y est généralement abordé plus ou moins en détail.



Ainsi dans son "Théâtre
d'Agriculture et Mesnage des Champs
" publié en 1605
Olivier de Serres décrit avec force détails la construction
et le mode de gestion des garennes qu'il est vivement conseillé
de clore par un haut mur (2,5 à 3 m + une fondation de 1 m) ou
un large fossé rempli d'eau (3 m de large). Il fait également
mention des lapins de clapier, destinés dans son esprit à
fournir les lapins de la garenne, mais donne moins de détails.
Toutefois il précise que pour la reproduction en clapier il est
conseillé de loger chaque femelle et chaque mâle dans des
loges bien séparées (avec une petite cour extérieure
pour l'exercice et une aire d'alimentation) et munies d'une bonne porte
pour permettre à l'éleveur d'y accéder. Pour la
reproduction elle-même, il conseille de porter la femelle dans
la case du mâle, de pratiquer cet accouplement immédiatement
après la mise bas, de le surveiller, puis de ramener immédiatement
la lapine avec ses petits. Autrement dit, Olivier de Serres conseillait
il y a 400 ans déjà de faire faire les saillies "post
partum
" et de conduire les lapins de clapier adultes en cages
individuelles.


Le mode de gestion
des lapins de clapier et leur relations avec les lapins des garennes
est fourni avec un peu plus de précisions dans l'ouvrage de Charles
Estienne écrit en latin en 1554 Praedium rusticum, traduit,
complété puis publié par son gendre Jean Liébault
en 1625 sous le titre "L'Agriculture, Maison rustique".
Il y est aussi expliqué que l'élevage en clapier a pour
objectif principal de compléter la gestion de la garenne. Effet,
tout comme O. de Serre (1605), ces auteurs de la fin du 16ème
- début du 17ème siècle expliquent qu'en clapier,
une femelle peut réaliser une portée tous les mois, alors
que dans une garenne on ne peut compter que sur 3 à 4 portées
par an. Les mâles doivent être élevés dans
des cases particulières (individuelles). Immédiatement
après le constat de la mise bas, les femelles sont conduites
pour accouplement dans la loge du mâle, puis rapidement doivent
être ramenées avec leurs petits. Là aussi, la "saillie"
post-partum est la méthode de reproduction conseillée
pour les lapins de clapier. La proportion conseillée est de 1
mâle pour 8 ou 10 femelles, comme c'est toujours le cas de nos
jours pour la saillie naturelle



<table border="1" cellspacing="1" width="100%">
<tr align="center" valign="middle">
<td width="15%">
storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-020r

</td>
<td width="150">

Figure
20
: Début du chapitre consacré à la
Garenne dans l'ouvrage d'Olivier de Serres (1605) intitulé
"Le Théatre d'Agriculture et mesnage des champs"
et sa transcription moderne.


Chapitre
complet
retranscrit
au format *.pdf 1425 Ko



</td>
<td>
storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-021r

</td>
<td width="150">

Figure
21
: Début du chapitre consacré à la
Garenne dans l'ouvrage de Charles Estienne et Jean Liébault
(1625) intitulé "L'Agriculture et Maison rustique"


Chapitre
complet

au format*. pdf 790 Ko



</td>
</tr>
</table>

Dans l'esprit des
auteurs, le clapier a pour fonction de fournir les jeunes qui grandiront
dans la garenne et y deviendront "sauvages". Il est par exemple
conseillé d'installer le clapier juste à côté
de la garenne close (terrain de 5 ou 6 arpents [2-3 hectares] clos de
murs) et de ménager quelques petits passages entre le clapier
et la garenne pour que le lapereaux puissent librement aller et venir
entre la garenne et le clapier, tandis que les femelles trop grosses
pour ces petits orifices sont confinées au clapier. En outre,
les auteurs déconseillent formellement de placer des lapins "de
clapier" adultes dans la garenne elle-même, car ces animaux
"endormis et pesants" et peu accoutumés à ce
milieu relativement hostile seraient rapidement victimes des animaux
de proie qui fréquentent les garennes [malgré la présence
des murs].


Si à l'évidence
les lapins de clapier doivent être nourris par l'homme, il est
conseillé de veiller aussi à l'alimentation de ceux de
la garenne. Si la nature du lieu choisi pour implanter la garenne ne
fournit pas naturellement assez de fourrages, il est conseillé
d'y implanter de nombreux arbustes, dont des genévriers et des
ronces ainsi que force liserons, choux, laitues, chicorées, chardons,
navets, pois chiche et autres plantes semblables. Si les lapins sont
particulièrement nombreux dans la garenne, il est conseillé
en outre de semer chaque année dans cette garenne 1 ou 2 arpents
d'avoine ou d'orge [entre ½ et 1 ha] qui
serviront à la pâture des animaux. Pour les lapins de clapier,
l'alimentation apportée est constituée des mêmes
plantes auxquelles on ajoute de l'orge, de l'avoine, du son [de
blé
] et en Angleterre du foin de bonne qualité.
O. de Serres, précise aussi que des branches de saule ou des
sarments de vigne peuvent aussi être donnés aux lapins
en période hivernale. A la lumière des connaissances du
21ème siècle, on peut souligner que cela constitue une
bonne source de fibres, de lignine en particulier, à une période
de l'année où la plus forte proportion de céréales
dans l'alimentation des lapins, consécutive à la raréfaction
des fourrages frais, rendait la ration moyenne plus (trop) pauvre en
fibres.


Selon ces différents
auteurs, une garenne bien gérée, disposant d'un clapier
pour en assurer un peuplement maximum, peut produire "de 80 à
100 douzaines de lapins par an". Comme ils conseillent par ailleurs
de mettre 4 douzaines de femelles pour peupler une garenne, cela donne
une production (très) approximative de 20 à 25 lapins
produits par an et par la lapine introduite. On a certes fait des progrès
depuis cette époque avec 50 lapins produits par lapine et par
an, mais pas autant que dans d'autres domaines comme la production laitière
des vaches ou la culture du blé dont la productivité a
été multipliée par 10 alors que celles des lapins
ne l'a été que par 2 à 3.





2.1.4.
- Des couleurs de plus en plus diversifiée, fixées chez
le lapin

Ainsi à la fin du 16ème siècle, le mode d'élevage
des lapins en clapier est assez bien établi et subira peu de
transformation jusqu'au milieu du 19ème siècle. Les ouvrages
d'agriculture de l'époque sont d'ailleurs régulièrement
réédités et traduits dans plusieurs langues. Les
lapins de clapier sont déjà différents des lapins
de garenne, même si ces deux populations étaient en mélange
partiel. Les lapins de clapier sont devenus rapidement plus gros que
les lapins de garenne, leur alimentation étant mieux assurée
au clapier que dans la nature et les éleveurs retenant les lapins
les plus développés pour la reproduction.
Il faut aussi signaler un autre usage du lapin : avec la renaissance
(15ème - 16ème siècle) des lapins sont aussi élevés
comme animaux de compagnie compte tenu de la facilité avec laquelle
ils s'apprivoisent. L'élevage en clapier est le moyen d'observer
aisément l'apparition naturelle de variants de couleur, et il
est alors facile de sélectionner des lapins ayant une couleur
différente de celle des lapins sauvages (ayant eux un patron
agouti à ventre blanc) et de les faire se reproduire entre eux
pour "fixer" la couleur. Ces lapins "colorés"
sont des curiosités et ce sont eux qui sont de préférence
élevés dans les châteaux comme animaux de compagnie
(ainsi la mode des "pet rabbit" ne date pas d'hier). Par exemple
dans sa ballade 125, Charles d'Orléans (1394-1465) remercie au
début du 15e siècle son cousin pour des lapins blancs
qu'il a reçu :" Mon chier cousin, de bon coeur vous mercie
des blancs connins que vous m'avez donnez
"


Cette diversité
de couleurs et de tailles est confirmée au 16ème siècle:
ainsi Johan Agricola (1495-1555) mentionne l'existence en Allemagne
de lapins blancs, noirs, pies (noir et blanc par grandes taches), et
gris argenté (appelés "riches" en France). De
son côté, Aldrovandi (1522-1605) s'émerveille de
voir à Vérone en Italie des lapins domestiques quatre
fois plus gros que les lapins sauvages. Cette diversité est aussi
attestée dans de nombreux tableaux et dessins de l'époque
(figures 22 à 29)




<table border="1" cellspacing="1" width="100%">
<tr align="center" valign="middle">
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-022r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-023r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-024r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-025r</td>
</tr>
<tr align="center" valign="top">
<td>Figure
22
: Des lapins de plusieurs couleurs dans ce tableau de l'école
Hedo (Japon) datant de la fin du 15e siècle
</td>
<td>Figure
23:
Un lapin blanc et des lapins gris dans cette illustration
des Heures de Sforza produites à Milan en 1590
</td>
<td>Figure
24 :
Un lapin agouti et 2 lapins blancs sur ce retable de
l'église St Pierre de Hambourg peint par le Maitre Bertram
en 1379-1383.(la création des animaux) .
</td>
<td>Figure
25 :
Un lapin noir et blanc dans ce tableau de Vittore Carpaccio
peint en 1505-1508 et représentant la présentation
de Marie au Temple
</td>
</tr>
<tr align="center" valign="middle">
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-026r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-027r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-028r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-029r</td>
</tr>
<tr align="center" valign="top">
<td>Figure
26
Deux lapins dans l'intérieur d'une maison, dans
ce tableau de Vittore Carpaccio peint en 1505-1508 et représentant
la naissance de la Vierge Marie
</td>
<td>Figure
27
Un lapin noir et blanc (pie) dans cette illustration d'un
manuscrit allemand du 15e siècle
</td>
<td>Figure
28
Un lapin blanc dans ce tableau de la Vierge au lapin, peint
par Le Titien vers 1525-1530
</td>
<td>Figure
29
Des lapins gris, beige, noir dans ce tableau de Jan Griffier
de 1700, décrivant des lapins dans la vallée de
la Tamise
</td>
</tr>
</table>



2.2.
- Développement de la production du lapin aux 18e et 19e siècles


2.2.1.
Approfondissement des connaissances biologiques


<table cellspacing="1" width="100%">
<tr>
<td align="left" valign="middle">Au
cours du 18e siècle et de toute la première partie
du 19e siècles les méthodes d'élevage pratiquées
étaient celles décrites à la fin du 16e et
au début du 17e siècle, pratiquement sans modification.
Les ouvrages d'agriculture des auteurs de la renaissance étaient
d'ailleurs régulièrement réédités.
En plus, les auteurs anglais précisent dans l'intérêt
économique de la production cunicole, les bénéfices
complémentaires provenant de la vente des peaux de lapins
et surtout de celle de leurs fumiers fort appréciés
par exemple par les maraîchers et horticulteurs des environs
de Londres. Au début du 18e siècle, selon les livres
de compte de la maison du Roi, un lapin se vendait au détail
à Paris environ 2 livres-tournois et 10 sols pièce
(2,5 livres), voire 3 livres, alors qu'au même moment une
livre de lard (490g à Paris) valait environ 1 livre-tournois
et que pour cette somme on pouvait acheter environ 6 kg de pain
blanc ou 10 à 12 kg de pain bis (consommation de 1 à
1,2 kg de pain par homme et par jour à l'époque).
A cette même époque, un ouvrier qualifié touchait
20 à 30 sols par jour (1 à 1,5 livres tournois par
jour) et un musicien de la chambre du Roi touchait de 2 à
5 livres-tournois par jour selon sa qualification. Autrement dit,
seuls les gens riches pouvaient manger du lapin acheté sur
le marché.
</td>
<td width="130">
storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-029bisr
Marché aux volailles Estampe de F.Quéverdo

</td>
</tr>
</table>
Au cours de cette
période de nombreuses personnes, des "savants", ont
cherché à décrire la biologie des animaux et celle
du Lapin en particulier avec l'espoir fondé que ces meilleures
connaissances permettraient une meilleure valorisation de l'animal.
En effet, des auteurs comme Mortimer en Angleterre (The Whole art
of Husbandry
, 1707) soulignent l'intérêt économique
qu'il y a à élever des lapins en claustration à
proximité des grandes villes. Ces animaux doivent être
logés confortablement bien au sec et au chaud si l'on veut éviter
un arrêt de la reproduction en hiver, qui est la meilleure période
pour les profits.
Parmi des auteurs ayant étudié la biologie, on peut citer
par exemple Buffon en France qui décrit celle du lapin et du
lièvre dans son Histoire Naturelle (1754). Une synthèse
des connaissances de l'époque figure dans l'Encyclopédie
de Diderot et d'Alembert (1765) ou dans le Dictionnaire Raisonné,
Universel d'Histoire Naturelle de Valmont-Bomare (1800) pour ne citer
que ceux-là. Il n'y est toujours décrits que 5 couleurs
principales chez le lapin (gris sauvage avec des nuances plus ou moins
foncées, blanc, noir, tacheté noir et blanc et riche).
Vient par contre s'ajouter le lapin Angora qui existe dans les 5 couleurs
précitées. Il est par ailleurs précisé que
le lapin domestique est sensiblement plus grand que le lapin sauvage.



<table border="1" cellspacing="1" width="100%">
<tr>
<td width="25%">
storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-030r

</td>
<td width="25%">
storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-031r

</td>
<td width="25%">
storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-032r

</td>
<td width="25%">
storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-033r

</td>
</tr>
<tr valign="top">
<td width="25%">
Figure
30
: Lapin sauvage, planche coloriée de Buffon (1754)

</td>
<td width="25%">
Figure
31
: Lapin domestique, planche coloriée de Buffon (1754).
Il est représenté tacheté noir et blanc

</td>
<td width="25%">
Figure
32
: Lapin riche, planche coloriée de Buffon (1754).
Ce lapin est à l'origine des tous les lapins argentés

</td>
<td width="25%">
Figure
33
: Lapin Angora, planche coloriée de Buffon (1754),
dans sa variété blanche

</td>
</tr>
</table>

Selon les constats
de l'époque, les jeunes lapins domestiques peuvent commencer
à se reproduire dès l'âge de 5 à 6 mois.
La femelle, après une gestation de 30-31 jours, donne naissance
à des portées comptant 5 à 6 lapereaux mais pouvant
aller souvent jusqu'à 7 ou 8, voire 10. Elle est presque toujours
en chaleur, ou du moins en état d'accepter le mâle, même
si elle est déjà gestante; elle peut ainsi donner des
petits tous les mois qu'elle allaite 21 jours. Les lapereaux commencent
à sortir du nid à l'âge de 3 semaines et sont définitivement
sevrés au plus tard à l'âge de 2 mois. La durée
de vie des lapins domestiques est de l'ordre de 8 ou 9 ans, mais il
est conseillé de ne pas conserver les lapines au-delà
de 5-6 ans et les mâles un peu moins.


Autrement dit les
connaissances de bases de la reproduction des lapins étaient
bien établies dès le 18ème siècle. Il faut
cependant apporter quelques nuances quant à la qualité
des observations de l'époque. Par exemple le comportement des
mâles est décrit comme agressif vis-à-vis des lapereaux
au nid, alors que l'on a clairement démontré à
la fin du 20e siècle que ce sont les femelles qui sont agressives
vis-à-vis des lapereaux des autres femelles et non les mâles.

Les possibilités de croisement entre lièvres et lapins
étaient encore discutées au début de 18e siècle,
mais les travaux de Buffon ont clairement montré que si des lièvres
et des lapins élevés ensemble pouvaient à l'occasion
s'accoupler, il n'en résultait jamais rien. Les croyances de
l'époque sur les possibilités de croisements interspécifiques
n'étaient pas rares et Valmont-Bomare a cru utile de préciser
que Mr De Haller a bien vérifié que les amours d'une
poule et d'un lapin ne sont que les badinages d'un animal particulièrement
sémillant.
Le doute avait effet été semé
par R.A. Ferchault de Réaumur (membre de l'Académie des
Sciences) qui, au début du 18e siècle, avait observé
ce qu'il a considéré comme des accouplements, entre un
lapin et une poule. Cette observation a d'ailleurs été
reprise et déformée dans le titre d'une ouvrage récent
de G. Bresson (2001) malencontreusement intitulé Réaumur
: le savant qui osa croiser une poule avec un lapin
. (croiser veut
dire qu'il y a eu des descendants, alors que seul des "accouplements"
ont été observés sans aucun descendant, ce qui
n'est pas du tout la même chose).




<table border="1" cellspacing="1" width="100%">
<tr align="center" valign="top">
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-034r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-035r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-036r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-037r</td>
</tr>
<tr align="center" valign="top">
<td>Figure
34
: Un lapin particulièrement sémillant peut
poursuivre une poule de ses assiduités
</td>
<td>Figure
35
: Il peut même tenter de s'accoupler, comme l'a vu
Mr de Réaumur, mais cela ne donne pas de descendants !
...
</td>
<td>Figure
36
: … pas plus que si un lapin s'accouplait avec une
chatte.
</td>
<td>Figure
37
: Relation plus classique entre une chatte et un lapin
</td>
</tr>
</table>

Au début
du 18e siècle certains auteurs écrivent que la lapine serait
capable de superfoetation comme la hase (conduite de 2 gestations à
des stades différents), mais moins souvent que cette dernière.
On sait maintenant avec certitude qu'il n'en est rien et que sur ce point
la reproduction de la lapine diffère fondamentalement de celle
de la hase (femelle du lièvre).

Les gourmets de
l'époque font peu de cas du lapin domestique et lui préfèrent
très nettement le lapin sauvage généralement élevé
dans les garennes. En effet, les lapins mangent différentes herbes
et leur odeur éventuelle peut se communiquer à la viande.
Ainsi selon ce qu'ils ont mangé les lapins ont une viande qui
peut sentir le chou ou le thym et comme le lapin domestique mangeait
beaucoup plus souvent du chou que du thym sa viande était considérée
comme moins intéressante que celles des lapins élevés
dans les garennes. Pour ces derniers les recettes sont nombreuses. Par
exemple en 1777 dans son Histoire générale et économique
des trois règnes de la nature, Pierre Joseph Boc'hoz mentionne
33 recettes pour accommoder le lapin contre seulement une quinzaine
pour le lièvre (une ou deux seulement étant communes).
Pour améliorer la qualité gustative de la viande des lapins
il est conseillé de castrer les mâles pour obtenir une
viande plus moelleuse. Cette technique se justifiait à cette
époque, les lapins étant sacrifiés vers 5 mois,
c'est-à-dire alors que la maturité sexuelle est atteinte
depuis au moins 2 mois. Les travaux conduits en France dans les années
1990 ont montré qu'avec les techniques d'élevage et les
souches actuelles, la castration ne présente plus aucun avantage.





2.2.2.
Nouvelles méthodes d'élevage et stabilisation des premières
races pures au cours du 19e siècle.

Le 19e siècle
a vu une modification profonde de la société, en Europe
en particulier. Les populations rurales ont commencé à
fortement migrer pour aller travailler dans les nouvelles industries
urbaines. Dans le petit jardin souvent annexé à leur logement,
les nouveaux ouvriers ont alors implanté des petits élevages
de volailles et surtout de lapins. En effet ces animaux permettaient
de valoriser les sous-produits de la cuisine et une partie de la production
végétale des jardinets. Il n'était plus question
de garennes, ni même d'élevage en grands enclos, la place
manquait. Les lapins ont alors été élevés
dans de petites cages dans un local annexe de la maison, voire dans
le logement lui-même, comme l'attestent de nombreuses peintures
de l'époque (figures 38 à 42)




<table border="1" cellspacing="1" width="100%">
<tr align="center" valign="top">
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-038r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-039r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-040r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-041r</td>
</tr>
<tr align="center" valign="top">
<td>Figure
38
: Enfants nourrissant les lapins devant leur cage - Tableau
de J. F. Herring, milieu 19e siècle
</td>
<td>Figure
39
: Clapier en milieu rural. La fillette tient un lapin - Détail
d'un tableau de J. L. Krimmel peint en 1812
</td>
<td>Figure
40
: Enfants nourrissant les lapins devant leur cage - Tableau
de Felix Schlesinger, fin 19e siècle
</td>
<td>Figure
41
: Enfant sortant un lapin blanc de sa cage - Tableau de R.
Dadd peint en 1861
</td>
</tr>
<tr align="center" valign="top">
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-042r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-043r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-044r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-045r</td>
</tr>
<tr align="center" valign="top">
<td>Figure
42
. Lapins élevés dans l'intérieur d'un
fabricant de lacets d'Asnières sur Oise - Tableau de P. Soyer,
fin 19e siècle
</td>
<td>Figure
43
: Scène de marché, légumes, volailles
et lapins - Tableau de H. C. Bryant peint vers 1880
</td>
<td>Figure
44
: La vendeuse de lapins (une mère et ses petits) -
Gravure de H. Wolf, fin 19e siècle, réalisée
aux USA
</td>
<td>Figure
45
: En Angleterre, vendeur ambulant de lapins déjà
abattus - Dessin humoristique de T. Rowlandson daté de 1810
</td>
</tr>
</table>
En Angleterre,
Dickson a publié dès 1824 dans son traité général
d'élevage, toute une partie consacrée à la gestion
des lapins et à la description des cages. Il fit à cette
occasion ce qui est probablement la première description des cages
en flat deck. Pour lui l'intérêt de ce type de cage était
surtout de pouvoir facilement ramasser les crottes des lapins quasi "pures",
ces dernières ayant à l'époque une bonne valeur marchande.
A la fin du siècle, toujours en Angleterre, Morant (1883) formalisa
la description de la cage qui depuis porte son nom. Il s'agit d'une cage
à fond grillagé que l'éleveur met sur une prairie
et qu'il déplace 2 fois par jour afin que les lapins qui y sont
logés broutent l'herbe directement. Ce type de cage a été
repris et amélioré à la fin du 20e siècle
dans le cadre de la production de lapins biologiques ou élevés
sur prairie.

<table border="1" cellspacing="1" width="100%">
<tr align="center" valign="top">
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-046r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-047r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-048r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-049r</td>
</tr>
<tr align="center" valign="top">
<td>Figure
46
: Schéma de cage Morant classique
</td>
<td>Figure
47
: Schéma de cage Morant parallélépipédique
</td>
<td>Figure
48
: Vue intérieure d'une cage Morant montrant le fond
grillagé et l'herbe
</td>
<td>Figure
49
: En 1999 Cage Morant moderne utilisée dans un élevage
"Bio" en France
</td>
</tr>
</table>


Dans les ouvrages
de l'époque comme celui de Max Desaive publié à
Liège (Belgique) en 1842, il n'est plus recommandé de
laisser aux lapines le loisir de faire une portée tous les mois.
Les conseils concernant la gestion de la reproduction sont plus pondérés
: saillie entre 3 à 5 semaines après la mise bas, sevrage
entre 6 et 8 semaines, réduction de la taille de portée
à 6 lapereaux dès la naissance par retrait des mâles
(ce qui implique que les éleveurs savaient sexer à la
naissance). On est en droit de penser que ces recommandations, qui d'ailleurs
seront suivies pendant plus d'un siècle jusqu'à la fin
des années 1950, correspondent à des lapins un peu moins
bien nourris qu'avant. En effet une lapine gestante et allaitante avorte
rapidement si elle allaite une portée nombreuse et n'est pas
simultanément bien nourrie (Adams 1967). Parallèlement,
l'âge de mise en reproduction est reculé de 5-6 mois à
8 mois. Ces limitations au rythme de reproduction et à la taille
des portées conduisent à des productivités estimées
à 25 lapins produits par lapins et par an (Desaive 1842), soit
à peu près ce qui était annoncés 3 siècles
plus tôt par O. de Serre (1606) ou Estienne et Liébault
(1625) pour un élevage en garenne.


Les peaux produites
par tous ces lapins sont généralement récupérées
par les chiffonniers et "marchands de peaux de lapins "
qui passent régulièrement collecter les peaux issues des
élevages des particuliers. Ainsi Desaive (1842) mentionne que
la chapellerie française consommait à l'époque
15 millions de peaux par an (le poil étant utilisé pour
fabriquer le feutre), sans compter les peaux utilisées en tant
que fourrure. Il mentionne aussi que les peaux des lapins Angora, à
la fourrure aux poils longs et soyeux avec des nuances de gris argenté
et d'ardoise précise-t-il, se vendaient deux fois plus cher que
les peaux de lapins ordinaires. On doit remarquer que cette pratique
la production de fourrure de lapin à poils longs fournie par
des Angoras a aujourd'hui totalement disparu. Les lapins Angoras ne
sont plus exploités que pour la production de poils, aujourd'hui
beaucoup plus importante par animal et par an (1 à 1,5 kg) qu'elle
ne l'était au 18e et au 19e siècle (250-300 g/an). Il
est plausible que la disparition de la production de fourrure d'Angora
soit associée d'une part à un prix du poil Angora relativement
plus rémunérateur que celui de la fourrure et d'autre
part à la difficulté technique qu'il y a à tanner
les peaux d'Angora sans feutrage du poil.





2.2.3.
Les créations de races de lapins

La deuxième moitié du 19e siècle a été
celle des premières créations de races de lapins au sens
où on l'entend aujourd'hui (stabilité du format, de la
conformation et du patron de coloration). En 1842 Desaive mentionne
l'existence dans la région de Gand (Flandres belges) de "lapins
d'un volume extraordinaire obtenus par des croisements habiles et une
nourriture abondante
". Il conseille d'ailleurs la diffusion
de ces lapins dans toute la Belgique où, dit-il, ils devraient
réussir parfaitement.


En fait, il fait
une première mention de ce qui sera rapidement connu à
travers le monde comme le lapin Géant des Flandres. A la fin
du siècle plusieurs dizaines de races sont déjà
stabilisées tant pour a production de viande (Géant des
Flandres, Bélier Français, …) que pour le plaisir
de sélectionner (comme le Bélier Anglais avec ses oreilles
démesurées ou même le Noir et Feu). Quelques unes
de ces races, présentes par exemple en Italie au tout début
du 20e siècle, sont représentées sur les figures
50 à 57.




<table border="1" cellspacing="1" width="100%">
<tr align="center" valign="top">
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-050r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-051r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-052r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-053r</td>
</tr>
<tr align="center" valign="top">
<td>Figure
50
: Géant des Flandres - dessin de Faelli publié
à Milan en 1905
</td>
<td>Figure
51
: Bélier Français - - dessin de Faelli publié
à Milan en 1905
</td>
<td>Figure
52
: Lapin Gris Argenté - dessin de Faelli publié
à Milan en 1905
</td>
<td>Figure
53
: Lapin Himalaya (en français Russe) - dessin de
Faelli publié à Milan en 1905
</td>
</tr>
<tr align="center" valign="top">
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-054r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-055r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-056r</td>
<td>storique de la domestication et de l'élevage des lapins,part2 Hist-fig-057r</td>
</tr>
<tr align="center" valign="top">
<td>Figure
54
: lapin Angora - dessin de Faelli publié à
Milan en 1905
</td>
<td>Figure
55
: Bélier Anglais
- dessin de Faelli publié à Milan en 1905
</td>
<td>Figure
56
: Lapin Noir et Feu
- dessin de Faelli publié à Milan en 1905
</td>
<td>Figure
57
: lapin Brun Argenté
</td></tr></table>
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