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| Sujet: Quelques comportements du lapin et leurs conséquences sur les méthodes d'élevage part2 Mer Juil 27, 2011 3:45 am | |
| 3.1 - La vue (pour en savoir un peu plus sur la vue chez le lapin, consulter le chapitre qui lui est consacré dans la partie biologie du lapin sur ce site) Pour le lapin la vue est surtout un système d'alerte. Compte tenu de la position des yeux , un lapin a une vision à 360° . En outre en raison de cette position très externe des yeux, le lapin voit aussi au dessus de sa tête. En effet dans la nature le lapin a autant à craindre de ce qui peut courir sur le sol que de ce qui peut venir des airsQuand le lapin est tranquille, chaque œil "travaille" indépendamment de l'autre et fournit donc au cerveau de l'animal deux images correspondant l'une à l'espace situé à droite et l'autre à celui situé à gauche de sa tête. En cas d'alerte seulement, il cherche à avoir une image binoculaire lui donnant la possibilité d'évaluer la profondeur de champ et la distance à laquelle se trouve l'image l'ayant inquiété, qu'elle soit initialement devant, derrière ou au-dessus de lui. Compte tenu d'une relativement faible densité des cellules sensibles à la lumière sur la rétine, l'image créé reste de toutes manières floue. En fait, le lapin est plus sensible au mouvement des choses qu'à leur forme : un objet parfaitement immobile n'est en principe pas dangereux, alors qu'un "objet" en mouvement est en principe inquiétant. Il est donc plus important pour le lapin de savoir si "ça bouger" que de savoir avec précision ce que c'est. L'éleveur doit tenir compte de cette situation lorsqu'il souhaite saisir un lapin : il n'y a pas d'angle mort. Par conséquent il est préférable que le lapin sache ce qui va lui arriver, et si les manipulations précédentes ont été assez douces, il n'y aura pas de tentative de fuite. A retenir toutefois, le lapin n'ayant pas de vision biloculaire vers l'arrière ni au dessus de sa tête, il ne sait pas à quelle distance est située un main qui va le saisir par le dessus-arrière. A l'inverse, face à la tête du lapin la main de l'éleveur peut parfaitement faire l'objet d'une attaque bien ciblée puisque le lapin la situe avec précision grâce à sa vision binoculaire. La pupille est plus ou moins dilatée en fonction de la luminosité ambiante : forte à gauche et faible à droite | Chez le lapin comme chez les autres espèces, la rétine est couverte de cellules sensibles à la lumière. Certaines cellules sont en forme de bâtonnet et d'autre en forme de cône . Ces différentes cellules sont interconnectées de manière complexe et c'est un influx nerveux déjà en partie "synthétisé" qui est envoyé au cerveau par le nerf optique pour "analyse" et prise de décision. Les bâtonnets grâce la présence de rhodopsines, sont sensibles à une lumière de faible intensité mais leur courbe d'absorbance est maximale pour une seule longueur d'onde, en l'occurrence le vert. Les bâtonnets donnent donc une bonne vision dans le pénombre mais c'est une vision monochromatique en vert et noir. On estime que le lapin a besoin de 6 à 7 fois moins de lumière que l'homme pour "commencer à y voir quelque chose" dans la pénombre, en raison d'un beaucoup plus grand nombre de cellules en bâtonnet par mm² sur sa rétine. Mais comme tous les animaux, homme compris, il ne voit rien dans l'obscurité absolue, mais pour lui, le simple «voyant» d'un équipement électrique éclaire parfaitement une pièce
| Lorsque l'intensité lumineuse augmente (lumière du plein jour), tous les bâtonnets sont saturés. Ils n'envoient plus de signal supplémentaire au cerveau et ce sont les cellules en cône qui prennent le relais de l'information lumineuse reçue par l'œil. Dans ces cellules en cône, les molécules sensibles, les opsines, sont de différents types et réagissent en fonction de la longueur d'onde de la lumière reçue. Il y a plusieurs sensibilités en raison de la modification de quelques acides aminés sur la molécule d'opsine. Chez le lapin deux types de molécules d'opsine sont présents dans les cônes. Ces molécules ont une absorption maximale de la lumière pour 2 longueurs d'onde correspondant pour l'une au bleu (465 µm) et pour l'autre au vert clair (509 µm). La vision des couleurs est dont moins complète chez le lapin que chez l'homme. Enfin, la vue est le sens qui permet au lapin via la sécrétion de mélatonine par l'épiphyse (appelée aussi glande pinéale) de détecter la durée d'éclairement et ainsi de régler son horloge biologique. 3.2 - L'ouïeL’ouïe un autre système d’alarme souvent utilisé en combinaison avec la vue. Le lapin a une bonne sensibilité auditive. Il entend les sons entre 360 et 42 000 à 50 000 Hz, contre 64 à 23 000 Hz pour l’homme. Autrement dit l’environnement sonore des lapins n’est pas exactement celui que vous et moi entendons : les sons très graves sont ignorés, alors que toute une gamme d'ultra-sons est parfaitement bien entendue (voir le tableau 1.1 ci-dessous comparant la sensibilité auditive des différentes espèces. Tableau 1.1 : Gammes de longueur d'onde entendues par différentes espèces animales. | Malgré ses grandes oreilles mobiles, le lapin n’est pas doué pour localiser l'origine des sons : il ne peut localiser la source d’un son qu’à 20-30° près, alors que l’homme le fait à 0,5 à1° près. Suite à une alerte sonore et ou auditive le lapin se dresse pour mieux détecter la source en utilisant la vue et l’ouïe en combinaison. Cette position "debout" est toujours le signe que le lapin est en alerte. Si elle est observée à forte fréquence dans un élevage, c'est que l'environnement des lapins est "inquiétant". C'est à l'éleveur d'identifier ce qui inquiète ses lapins et si possible d'éliminer cette source de stress. | | | 3.3 - L'odoratL’odorat du lapin est beaucoup plus développé que celui de l’homme par exemple. Selon différents auteurs il possède de 50 à 100 millions de récepteurs (105 cellules par mm² de muqueuse olfactive), alors que l’homme n’en a que 10 millions, mais le chien en possède de 1 à 3 milliards, voire un peu plus chez les meilleurs chiens de chasse. Ce grand nombre de cellules olfactives est lié à la grande surface de ses cornets nasaux. Autrement dit, un lapin atteint d’un simple coryza (rhinite) ne sent presque plus rien alors que l’odorat est le sens qui lui permet de reconnaître son environnement immédiat, ses congénères, ses petits. Il faut aussi savoir que les récepteurs sont normalement remplacés tous les 30 à 60 jours, ce qui veut dire qu'un lapin guéri d'une rhinite récupère en quelques semaines ses capacités à distinguer les odeurs. Enfin, l'odorat est un sens pleinement développé dès la naissance. C'est en effet l'odorat qui sert par exemple aux lapereaux à repérer les mamelles de leur mère grâce aux phéromones présentes sur ces dernières. 3.4 - Le toucher Chez le lapin la fonction du toucher est exercée surtout à travers les vibrisses qu’il porte sur la tête : autour de la bouche mais aussi au dessus des yeux. Le lapin «touche» peu avec ses pattes mais beaucoup avec sa tête. Compte tenu de l'importance de ces poils pour la relation du lapin avec son environnement immédiat, il faut éviter de les brûler sur les lapins curieux, si en présence des animaux on passe les cages au chalumeau pour nettoyer les poils accrochés au grillage. Les pattes avant en particulier ont cependant un rôle à jouer dans le "toucher" particulier lié au grattage nécessaire au creusement des terriers par exemple.
| | 3.5 - Le goûtLe lapin possède environ 17 000 cellules gustatives sur la langue. Cela lui permet de parfaitement distinguer les 4 saveurs basiques : Salé - Sucré - Acide - Amer . Il tend à préférer ce qui est un peu sucré et un peu amer. Comme chez l'homme, le goût combiné avec l'odorat permet de distinguer les types d'aliment disponibles pour le lapin.L’analyse immédiate d’un aliment d’après ses composantes de goût et d’odeur conduisent le lapin à faire des choix affirmés quand il en a la possibilité. Mais en l'absence de libre choix, sauf dans les cas extrêmes, la consommation des aliments uniques est pratiquement indépendante de leur goût, que l'aliment ait été antérieurement considéré par les lapins comme appétant ou inappétant (tableau 2) Autrement dit , chez le lapin, le goût peut être classé comme un sens de second plan. Tests en libre choix sur 10 jours (trémies interverties chaque jour) chez des lapins en croissance Et consommation en aliment unique sur une durée normale d'engraissement, avec ou sans l'arôme étudié | % consommé lors du test en libre choix | Consommation
en aliment unique | Aliment témoin A | 35 % | 115 g/jour | Aliment témoin A + arôme "plaisant" | 65 % | 114 g/jour | Aliment témoin B | 80 % | 124 g/jour | Aliment témoin B + arôme "déplaisant" | 20 % | 123 g/jour | Tableau 2 : Consommation de lapins en croissance lorsqu'ils ont le choix entre 2 aliments ou n'en ont qu'un seul à leur disposition (d'après Lebas , 2006) | |
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