LE NOURRISSEMENT
Les besoins alimentaires de la ruche reposent sur trois
"matières premières", ou plus exactement sur une combinaison de trois
matières premières : l'eau, le pollen et le miel.
L'eau est rarement considérée comme un aliment. Ou, si elle l'est, sa carence n'est pas envisagée.
Ce qui se conçoit d'ailleurs à juste titre dans notre région où, quelle
que soit la période de l'année, l'abeille peut trouver facilement un
approvisionnement en cette matière première.
Il n'en est pas de même des deux autres : il suffit de voir l'armada de
butineuses rentrant à la ruche chargées de pelotes de pollen au
printemps ou l'activité fébrile, et le remplissage des hausses, lors de
la miellée pour en prendre conscience si besoin était. Les problèmes
assez récents d'affaiblissement de ruches et l'apparition des jachères
fleuries ont mis en exergue la carence de l'alimentation en pollen dans
bon nombre de régions.
Fort heureusement le Forez, et tout particulièrement les monts du Forez,
reste encore une zone de polyculture traditionnelle où les colonies ne
sont pas carencées en pollen.
Les apports protéiniques (pollen ou succédanés de pollen) ne se
concevraient donc que dans le cadre d'objectifs apicoles particuliers :
production d'essaims, élevage de reines, production de gelée royale.
Cet aspect du nourrissement ne fera pas l'objet de cet article qui ne se
consacrera donc qu'au nourrissement glucidique (apport de "sucre"), le
plus vital d'ailleurs car, si les provisions en glucides viennent à
manquer, la colonie meurt dans les heures qui suivent. Ce qui n'est pas
le cas par manque de pollen ou d'eau.