secondes puis essuyée et introduite dans le pistolet d'insémination préalablement réchauffé. L'extrémité de la
paillette est coupée et recouverte d'une gaine protectrice puis bloquée avec un anneau. La paillette de semence
fraîche est plongée dans de l'eau à 4°C (chèvre) ou à 15°C (brebis).
L'arrière-train de l'animal est soulevé et la vulve au besoin nettoyée. Le spéculum est introduit et le col de couleur
rose ou rouge repéré sur le plancher du vagin. L'extrémité du pistolet est guidée vers le col dans lequel il est
introduit le plus loin possible par des mouvements de rotation. Le sperme est expulsé et le pistolet retiré. Le
spéculum est désinfecté entre les animaux. La réussite de l'insémination tient davantage au choix du moment par
rapport à l'ovulation qu'à une manipulation particulière du col.
L'insémination intra-utérine par endoscopie est surtout utilisée chez les ovins. Elle offre le double avantage
d'augmenter la fertilité lors d'utilisation de sperme congelé et d'utiliser beaucoup moins de spermatozoïdes
(environ 10 fois moins que pour une insémination exocervicale). Pour ce faire, une mise à jeun préalable de 12
heures est nécessaire. L'animal est placé en décubitus dorsal et ses 4 membres immobilisés. Après anesthésie
locale, deux ouvertures sont pratiquées dans la paroi de l'abdomen au moyen d'un trocard. Le sperme est déposé
(volume d'une demi-paillette) au moyen d'un pistolet spécial appelé transcap au sommet de chaque corne utérine.
La technique est lourde et ne permet d'inséminer moyennant un entraînement spécial que 25 brebis à l'heure.
c. Résultats potentiels de l'insémination et facteurs de variation de la fertilité
Dans l'espèce ovine, la fertilité est meilleure chez les agnelles que chez les animaux adultes (70 % vs 57 à 64
%°selon la saison et la spéculation). Sans l'espèce caprine, la fertilité moyenne est de 64 %.
Divers facteurs sont de nature à influencer les résultats potentiels. En semence fraîche, le taux de fertilité est
supérieur pour les béliers âgés de deux ans et plus. Il existe par ailleurs des différences entre inséminateurs. Chez
la chèvre Saanen, la fertilité est régulièrement inférieure à celle observée dans la race alpine. Semblables
différences e n'ont pas été observées dans l'espèce ovine. Chez les petits ruminants, la répétition des traitements
de synchronisation et surtout l'utilisation répétée de PMSG st de nature à provoquer la formation d'anticorps et
d'être à l'origine d'une diminution de la fertilité. Une thèse a récemment été consacrée à ce sujet (PV Drion,
Service de Physiologie de la Reproduction FMV). Chez de tels animaux, il a été recommandé de pratiquer
l'insémination respectivement 30 (chèvre) et 36 heures (brebis) après le retrait de l'éponge et de n'inséminer que
les femelles réellement en chaleurs âgées de moins de 5 ans. Toute variation importante des apports en énergie et
protéines seront évités pendant la période embryonnaire.
(Pour toute information complémentaire plus spécifique, il est possible de s'adresser au CIA et de sélection ovine
Rue du Strouvia 18, 5340 Faulx les Tombes 081 58 28 94)
5.3. L’IA : un facteur de risque sanitaire ?
Article : Disease risks to animal health from artificial insemination with bovine semen. Eaglesome MD, Garcia MM.
Rev.Sci.tech.Off.Int.Epiz., 1997,16,215-225.
L’insémination artificielle constitue un moyen essentiel de réduction du risque de transmission des maladies dites
vénériennes. Les germes susceptibles d’être transmis par le sperme et donc indirectement par l’insémination
artificielle sont répartis en trois catégories (Tableau 4) ; La première rassemble ceux dont le risque est majeur et
largement reconnu. La seconde ceux pour lesquels dans l’état des connaissances on peut dire que le risque est
faible. La troisième comprend les germes ceux pour lesquels on ne dispose que d’informations parcellaires, non
unanimement rapportées en ce qui concerne la possibilité d’un risque et l’autre pour lesquels on ne dispose
d’aucune information circonstanciée. Nous nous limiterons à développer 6 facteurs infectieux parmi les
principaux : l’IBR/IPV, le BVD, la brucellose, la leptospirose, la campylobactériose et la trichomoniase.
Le Bovine herpesvirus-12 (BHV-1) est un pathogène fréquemment rencontré dans le sperme. Responsable
d’infections génitales, d’avortements chez la femelle, il induit chez le mâle une balanoposthite. Le virus se
multiplie chez les animaux infectés ou en phase d’infection latente au niveau de la muqueuse pénienne et
préputiale et contamine le sperme au cours de l’éjaculation. Cette multiplication et dissémination se rencontre
chez des animaux séropositifs et n’est pas empêchée par la vaccination. Parmi d’autres mesures à prendre, il
conviendrait de n’utiliser dans les centres que des taureaux seronégatifs (double prélèvement de sang à 21 jours
d’intervalle). En cas de séropositivité confirmée par séroneutralisation ou test Elisa), ou de statut sérologique
inconnu, une recherche de virus (cultures cellulaires ou Polymerase Chain Reaction test) sera entreprise sur deux
paillettes au moins provenant d’un éjaculat. Plus lourd d’application le « Cornell sperm Test » implique la détection
d’anticorps sur des veaux ou des brebis injectés au moyen de pool d’éjaculats
Le virus de la maladie des muqueuses comporte une souche cytopathogène et une souche non cytopathogène
L’insémination artificielle chez les ruminants \9
indifférenciables sérologiquement. La souche non cytopathogène peut infecter le foetus et induire la formation de
veaux infectés permanents. L’infection d’un animal par une souche non cytopathogène peut induire des signes
cliniques (maladie des muqueuses) mais augmente le plsu souvent sa sensibilité à d’autres infections comme l’IBR,
la Pasteurellose ou la Salmonellose., effet imputé à l’effet immunosuppressif du virus. Le virus du BVD est excrété
dans le sperme lors de maladies. Il est également présent dans le sperme chez les infectés permanents. Il peut être
transmise lors de saillies naturelles ou par insémination artificielle. De nombreux tests sérologiques (fixation du
complément, Elisa, tests de séroneutralisation) ou d’identification du virus ont été décrits. Un double prélèvement
de sang à 30 jours d’intervalle (recherche du virus) permet d’identifier les taureaux infectés permanents.
La brucellose se traduit le plus souvent par des avortements. Cette zoonose concernerait encore 5 % du cheptel
bovin mondial. L’identification de la structure lipopolysaccharidique de la paroi de Brucella abortus a rendu
possible la mise au point d’un test Elisa permettant de distinguer les animaux vaccinés des animaux infectés.
Divers tests anciens (séroneutralisation, agglutination) ou plus récents (PCR, amplification du DNA) sont
d’application. Une confirmation supplémentaire peut être apportée par la recherche de l’organisme dans le
sperme ou d’agglutinines dans le plasma séminal.
La leptospirose est provoquée par un spirochète (L.interrogans) dont on connaît plus de 200 sérovars dont le plus
connu est hardjo. Elle se traduit pas des signes aigus (septicémie, hépatite, néphrite) subaigus (néphrite, agalactie)
ou chroniques (avortements, infertilité). Le sérovar hardjo se retrouve dans les vésicules séminales, les testicules
et donc le sperme des taureaux infectés. L’agglutination microscopique est le test sérologique de référence (mise
en contact du serum avec une culture de leptospires et identification de l’agglutination sur fond noir. C’est une
technique délicate. La réaction est considérée comme positive si plus de 50 % des leptospires sont agglutinés.
L’ENV Nantes dispose de l’expérience nécessaire). Il n’est cependant pas possible à l’heure actuelle de distinguer
les animaux infectés des vaccinés. La vaccination des taureaux de centre n’est donc pas envisageable. Par ailleurs,
l’isolement de leptospires dans le sperme est extrêmement difficile. La méthode PCR a permis d’identifier dans
l’urine des concentrations extrêmement basses en Leptospire (5 à 10 leptospires / ml). Les leptospires survivent
dans le sperme réfrigéré renfermant ou non des antibiotiques ou congelé sans antibiotique.
La campylobactériose ou vibriose est imputable à Campylobacter fetus venerealis. Cette bactérie est surtout
présente chez les taureaux de plus de 5 ans dont les cryptes épithéliales du prépuce ou du pénis sont plus
profondes et permettent au germe d’y survivre plus aisément. La maladie se transmet par l’insémination artificielle
mais surtout naturelle ; Elle se traduit par des infections du tractus génital. La persistance de l’infection serait du à
des réarrangements du génôme. L’identification du germe est difficile compte tenu des conditions
microaérobiques de son développement. elle requiert par ailleurs un milieu de transport spécifique. La méthode
PCR est très sensible et permet d'identifier dans le sperme aussi peu que 3 Campylobacter par ml. Les taureaux
mis en quarantaine seront dans les régions à risque testés à trois reprises ; Par la suite, une évaluation bisannuelle
est conseillée. Le traitement local et général au moyen de DHS (si encore possible) des animaux infectés ou la
vaccination ont été proposées comme méthodes d’éradication.
La trichomoniase est provoquée par un protozoaire, Tritrichomonas foetus. L’infertilité, l’avortement et le
pyomètre caractérisent la femelle infectée. Le mâle est un porteur asymptomatique. Le germe est identifié sur le
pénis et les replis preputiaux. Sa prévalence serait encore élevée en Amérique du Nord dans les troupeaux
extensifs. Le germe résiste à la congélation. Sa transmission par l’insémination artificielle n’a pas été rapportée.
L’identification du germe dans le liquide de lavage du prépuce ou de curetage de la muqueuse est déterminante.
Certains kits renferment un milieu de culture et de transport. L’échantillon sera examiné à plusieurs reprises
pendant trois semaines. Des test de sonde à DNA ou de PCR peuvent également être utilisés pour identifier le
germe. Les tests ELISA peuvent identifier les anticorps dans le plasma séminal ou le liquide de lavage préputial. Les
taureaux dans les zones à risque feront l’objet de trois prélèvements pour identifier le germe par culture et
examen direct. Des tests bisannuels seront d’application par la suite. Le germe résiste dans le sperme frais ou
congelé même s’il renferme des antibiotiques.
6. Le recours à la saillie : une méthode alternative ?
Quatre facteurs conditionnent la fertilité d’un troupeau recourrant à l’insémination artificielle : le pourcentage de
vaches détectées en chaleurs et inséminées, le niveau de fertilité général du troupeau, la fertilité du sperme utilisé
et l’expérience de l’inséminateur. Ces facteurs ont été mis en équation par Bartlett (American Breeders Service. AI
management manual. Grace WR, de Forest, Wisconsin 1986, 91). Au nombre de ceux-ci la détection des chaleurs
revêt un impact majeur. Aussi, les éleveurs ont-ils de plus en plus recours à la saillie naturelle. En 1984, 50 % des
troupeaux laitiers de Floride utilisaient exclusivement l’IA, 38 % l’IA et la saillie naturelle (SN) et 12 % la SN (réf 3).
Une enquête menée dans 329 fermes laitières de Pennsylvanie montra que 11,2 des génisses étaient inséminées
une seule fois, l’éleveur utilisant ensuite la SN, 8,5 % étaient inséminées deux fois puis étaient reproduites par SN
et enfin 20,7 % des génisses n’étaient reproduites que par saillie naturelle (Stevenson J Is artificial insemination on
L’insémination artificielle chez les ruminants \10
the declien ? Hoards dairyman 1999, 108). En 1995, une enquête du National Association of Animal Breeders
révéla que 20 % seulement des exploitations laitières utilisaient exclusivement l’IA. En général, les éleveurs
utilisant la SN n’élèvaient pas leurs génisses de remplacement, le gain génétique étant assuré par leur achat dans
d’autres fermes (Heinrichs AJ et al. J Dairy Sci 1987, 70, 896-902).
Le recours à la SN peut constituer une méthode alternative de reproduction. Encore faut-il en maîtriser le
bénéfice potentiel mais aussi savoir procéder de manière optimale à la sélection des taureaux utilisés et au suivi de
leurs performances de reproduction.
Le calcul de l’intérêt économique du recours à la SN se doit de prendre en compte, le coût d’élevage ou d’achat du
taureau, les frais inhérents à l’IA, la réduction des frais liés à la détection des chaleurs mais aussi selon certains la
réduction de production laitière observée chez les primipares, cette perte pouvant être largement compensée par
l’augmentation de la production laitière du troupeau résultant d’une meilleure fertilité issue d’une amélioration
indirecte de la qualité de détection des Selection, use and management of natural service bulls. In Van Horn and
Wilcox CJ eds Large Dairy Herd Management. Champaign AM Dairy Sci Assoc 1992, 209).
L’effet dit de biostimulation résultant de la présence d’un mâle au sein d’un troupeau est bien connu,
particulièrement chez les petits ruminants. Dans l’espèce bovine il ne peut être négligé surtout en phase précoce
du postpartum, période pendant la quelle, la folliculogenèse passe d’un état statique à un état dynamique
(Pelissier CL Theriogenology 1976, 6 575-603).
Quelque soit son niveau génétique, le choix du taureau demeure essentiel. Aussi l’évaluation de sa capacité de
reproduction et y compris celle de détecter les chaleurs doit être soigneusement évaluée (BSE : breeding
Soundness Evaluation : Chenoweth PJ A new bull breeding soundness evaluation form. Proc Am Meeting Soc
Theriogenology, 1992 : 63). Cet examen doit être annuellement effectué. La valeur génétique des taureaux utilisés
devrait être équivalente à celle des taureaux utilisés en IA sous peine de voir la production laitière se réduire au fil
des ans, la perte pouvant être de 300 kgs de lait par lactation et par génération.
Le recours à la SN pose le problème de la quantification de la fertilité du troupeau, les données étant plus difficile à
collecter qua dans le cas de l’IA. Certaines méthodes ont été proposées. Elles ont fait l’objet d’un développement
plus complet dans le cadre du chapitre 28 relatif à la gestion de la reproduction bovine.
Le recours à la SN, n’exclut en rien la mise en place d’un suivi des vaches au cours du postpartum en vue de
détecter aussi rapidement que possible et donc de les traiter des pathologies comme les infections utérines ou
encore l’anoestrus.
7. Pour en savoir plus ...
Brice et al. L'insémination artificielle chez les petits ruminants. Le Point Vétérinaire, 1997,28,185:1641-1647.
Goffaux M. Techniques de congélation de la semence de taureau. Part 1 . Elevage et Insémination, 1990,240,3-14.
Goffaux M. Techniques de congélation de la semence de taureau. Part 2 : congélation, décongélation et
conservation. Elevage et Insémination, 1991,241,3-18.
Impact de l'IA sur l'économie d'un élevage :
http://www.inra.fr/Internet/Produits/PA/an1998/num981/mallard/jm981.htmMatériel d’insémination artificielle :
http://www.imv-technologies.com/indexbis.cfmRéglementations OIE en matière d’insémination :
http://www.oie.int/fr/normes/mcode/F_00123.htmL’IA chez les éléphants
http://64.109.54.135/natural_history/aiwork.asphttp://www.zoovienna.at/e_besam.htmlhttp://www.si.edu/opa/researchreports/00102/elephant.htm- L’IA chez les grands carnivores sauvages
http://www.5tigers.org/adventures/handbook/d3a.htmhttp://news.nationalgeographic.com/news/2002/06/0612_020612_TVlion.htmlHoward, J.G. et al. (1997): Sensitivity to exogenous gonadatropins for ovulation induction and laparoscopic
artificial insemination in the cheetah and clouded leopard. Biol. Reprod: 56(4): 1059-1068.
Howard, J.G. et al. (1996): Successful ovulation induction and laparoscopic intrauterine artificial insemination
in the clouded leopard. Zoo Biology: 15: 55-69.
Reece, B., B. Dresser, G. Reed, P.Russel, L. Kramer, K. Pindell and P. Berringer., 1981, An interspecies embryo
transfer from Bengal tiger (Panthera tigris) to African lion (Panthera leo). , Am. Assn. Zool. Parks & Aquar. Ann.
Proc: (pp.165-7)