Kératite éosinophilique chez un lapin GRINNINGER P, KRAIJER-HUVER IMG, KITSLAAR WJ et coll. A case of
eosinophilic keratitis in a rabbit. European college of veterinary
ophthalmologists - 2010 Annual Scientific Meeting. Berlin, 28-29 may
2010. Conference proceedings. Page 12.
Une kératite éosinophilique a été diagnostiquée chez un lapin et traitée
par une équipe de l'école de médecine vétérinaire d'Utrecht.
Pour ce diagnostic, des examens clinique et ophtalmologique complets ont
été réalisés. Un scanner (CT-scan) de la tête est également effectué et
l'examen histopathologique d'une biopsie de la cornée (suite à une
chirurgie de kératectomie lamellaire) est pratiqué, avec notamment une
coloration de Luna.
L'examen général ne met en évidence aucune anomalie, excepté l'absence
de l'oeil gauche.
L'examen oculaire initial révèle un écoulement oculaire muqueux, une
conjonctivite, une kératite, une plaque de grande taille sur la cornée
et enfin une sclérose nucléaire du cristallin. Un traitement
symptomatique comprenant un collyre à la ciprofloxacine, un collyre à
l'acétyl-cystéine et du méloxicam par voie générale est alors mis en
place.
Le scanner de la tête ne révèle pas de dacryocystite qui aurait pu être
la cause de ces signes oculaires.
Une détérioration rapide de l'oeil se produisant (blépharite marquée,
écoulement oculaire purulent, test à la fluorescéine révélant un ulcère
de la cornée sous la plaque cornéenne et néovascularisation marquée), un
traitement systémique à l'aide d'enrofloxacine vient compléter le
traitement initial.
La kératectomie lamellaire est réalisée 18 jours après la consultation
initiale. L'examen histopathologique et la coloration de Luna
additionnelle des tissus cornéens excisés révèlent une kératite
éosinophilique chronique, sans qu'une cause sous-jacente puisse être
mise en évidence.
A la suite de ce résultat d'analyse, un traitement avec un collyre à la
dexaméthasone 0,1 % est prescrit et conduit alors à une amélioration
rapide.
Ce cas clinique montre que face à des lésions inflammatoires de la
cornée chez le lapin, la kératite éosinophilique (habituellement
rencontrée chez le chat) est une hypothèse qu'il convient de prendre en
compte dans le diagnostic différentiel.